• [Bon, l'article en lui même est très moyen, mais je l'ai pondu dans le seul but de reprendre pied par rapport au problème que j'y expose, donc pas un article terrible, désolé.] 

    C'est comme un feu. Ou plutôt un tas de cendre, sous lequel couve des braises. Si on remue les cendres et que les braises reçoivent de l'air, elle s'enflamment, déclancheant l'apocalypse. Dans ces moments là, je sais ce que ressens Hulk lorsqu'il se transforme.

    Un jour, je tuerai quelqu'un pour de bon.

    Un aspect de ma personnalité, qui vous a peut-être échappé, est que je suis quelqu'un de très doux, gentil et naïf. Je pense qu'il s'agit de ma véritable nature. Seulement, à une époque, sous le coup de la persécution, la haine et la solitude, ma vrai nature a été contrariée. Et à deux reprises, j'ai craqué. Lorsque le vase déborde, les années de haine et de souffrance ressortent, se concentrent, se renforcent et c'est l'explosion.

    Je trouve ça effroyable. Comment la nature humaine peut-elle être pervertie à ce point ? Ici, je ne parle plus de moi, car cette colère, cette violence et cette agressivité, je m'efforce de les canaliser et les contrôller. Mais certaines personnes que je ne citerai pas ne contrôlaient pas cette vague. J'ai vu ce type péter les plombs, littéralement. Nous étions petits, comme moi, il était timide, chétif, introverti et n'avait pas que des amis. Un jour, j'ai vu ce type devenir l'incroyable Hulk. Ce petit être s'est transformé en un monstre de violence et a mis trois types, qui faisaient deux fois sa taille, au tapis.

    Avez vous déjà vu "self control" ? Un film avec Jack Nicholson et Adam Sandler. Dans ce film, Adam joue un refoulé. Un type qui avait été simplement un looser étant jeune et qui avait accumulé toute sa rancoeur au cours des années sans jamais l'extérioriser. Et Jack est là pour l'aider à se débarrasser de cette bombe à retardement.

    C'est le jour où j'ai vu ce film que j'ai compris la nature de cette vague qui menace chaque jour de me submerger. A présent, chaque fois que je suis témoin d'une injustice ou que je me retrouve confronté au même type d'individu que ceux qui me pourrissaient la vie à l'époque, je sens une haine sans nom remonter à la surface, et je me sens prêt à employer les mêmes méthodes que celles que j'ai expérimentées durant toutes ces années. (Je ne pense pas qu'un récit détaillé serait d'une quelconque utilité ici, surtout que je crois l'avoir déjà écrit dans ces pages).

    Cela m'a repris l'autre jour dans le bus lorsqu'un de ces connard a commencer à parler sur mon dos, sans oser me regarder dans les yeux, entouré par ses potes et que l'un de ceux-ci a fait mine de s'attaquer à Elle. J'étais prêt à les empoigner, j'étais prêt à faire mal, j'étais prêt à tuer. Vous me direz que je n'avais aucune chance, seul contre quatre type plus grands et plus forts, mais ils ne s'attendaient pas à voir un déclenchement de violence tel que celui que j'aurais déclenché si j'avais explosé. Une vague de violence si subite et si grande que pratiquement chaque nuit, je torture et liquide le trouffion qui étais ma bête noire à l'époque, celui là même qui avait provoqué la première explosion.

    C'est lors de cette explosion que j'ai compris une chose qui dirige encore ma vie aujourd'hui : la violence ne mène à rien, quel que soit sa nature. Car lorsque j'eus fini avec lui, il suffoquait, pendu au porte manteau par le col, à moitié étranglé. Sa fièreté était tachée et l'a empêché sur le moment d'aller se plaindre aux profs, donc pas de conséquences de ce côté là. Mais de son côté, il y eut des conséquences. La violence règle peut-être les problèmes un court instant, mais elle les fait empirer dès le lendemain. Et c'est ce qui arriva, les quatres années qui suivirent furent parmis les pires de ma vie. C'est pour cette raison que je me suis toujours efforcé de contenir la vague, érigeant des digues de plus en plus hautes afin de ne pas la laisser s'échapper. Le barrage a lâché encore une fois, sur un autre type qui s'est retrouvé couché sur le sol carrelé du couloir à pleurnicher. Et ce furent les deux seuls faits de violence de ma vie.

    Depuis, je regarde le monde d'un oeil indifférent forcé, afin qu'il ne me touche plus au point où il le faisait à l'époque. Je m'efforce d'avoir pitié des racailles et petites frappes qui commentent des faits de violence à la pelle, pauvres âmes perdues qui finiront dans la déchéance. Mais lorsqu'ils s'attaquent à mes amis, je ne peux m'empêcher d'avoir de REELLES envies de meurtre. Lorsque j'entends dire que des types ont violé et trucidé des fillettes, je m'efforce d'avoir peur et d'être répugné. Lorsque j'entends que des soldats tuent des gosses au nom de leur dieux ou parce qu'ils sont d'une origine différente, je m'efforce de m'en foutre, ça se passe loin de chez moi. Mais je sais que si j'assistais à la scène, je tuerais ces soldats sans hésitations, sans remords. Lorsque j'entends que des types s'en prennent à ma copine ou à mon frère, ne fût-ce que de les traiter de connard ou de connasse ou quoi que ce soit d'autre, je m'efforce simplement de proposer d'aller parler avec ces types pour leur dire que c'est mal ce qu'ils font ; alors que je ne rêve que d'aller leur arracher les entrailles au couteau et leur mettre sous le nez.

    Je ne sais pas si vous avez lu le livre "les hommes viennent de mars, les femmes de vénus" de John Gray. Mais dans ce livre, il parle de "la vague". Il s'agit d'un creux, un trou. Cette métaphore concerne les femmes dans ce bouquin. Il explique que lorsqu'une femme est contrariée par son mari, elle mord sur sa chique et le souvenir est rangé dans le trou. Ainsi de suite, de contrariété en contrariété, le trou se rempli. Et lorsqu'il déborde, le femme ressort tout, le déballe à son mari et le plante là. Moi, c'est la même chose, mais avec la vie en général. A chaque problème qui ne s'arrange jamais, le trou se rempli, venant alimenter la vague de haine et de colère qui grandis depuis si longtemps. Par bonheur, ma vie ne comporte plus trop de réels problèmes depuis assez longtemps, tout au plus de petites contrariétés de ci de là.

    Mais j'ai peur qu'un jour, ça déborde quand même.

     


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  • Parfois... Quelque chose déraille.  Comme si le monde, qui avait recommencé à tourner rond depuis peu, repartait en couille. Des gens semblent pris de folie ou de connerie aigüe. D'autres semblent vous en vouloir subitement, sans raison. Vous vous rendez compte qu'en fait, le ciel n'est plus jamais bleu, mais gris ; même sans nuages. Voir même que les gens parlent tout seuls en rue, à des interlocuteurs imaginaires.

    Dans ces moments là, vous avez deux solutions : soit vous êtes convaincu que vous êtes vous-même fou, voir en train de rêver, soit vous culpabilisez. Dans ce dernier cas, vous cherchez à comprendre pourquoi tout a déconné si soudainement, sans raison apparente. Quelqu'un quelque part dois vous en vouloir à mort pour vous punir de la sorte. Alors on cherche... Mais on ne trouve jamais la cause de cette culpabilité ! Surement parce qu'il n'y en a pas !

    Les gens attachent subitement une attention démesurée à certains détails pourtants mineurs en comparaison à tout le reste, bouleversant leur comportement et leur humeur. Cela vous arrive sans doute aussi lorsque vous remarquez enfin ces clodos schyzos dans la rue qui parlent aux mouettes. Ce soir, j'attache une importance démesurée à un détail insignifiant, et je culpabilise parce que mes contemporains semblent m'en vouloir à mort sans pourtant que j'en trouve la cause.
    Sale journée.


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