• Cycle

    Eh bien je pense que nous y sommes... La boucle est maintenant bouclée, c'est la fin d'une époque.

    Si je devais la résumer, je pense que je pourrais diviser cette époque en deux parties. La première fut celle de l'après-solitude, une période de doute en fait. J'y ai passé le plus clair de mon temps à me demander si je serais à la hauteur des gens que je fréquentais, si ils n'allaient pas me rejeter comme les précédents me rejetèrent... Mais je me demandais également comment allait évoluer ma vie sentimentale.

    Par bonheur, cette seconde question trouva rapidement sa réponse et je vécu une histoire avec une fille sur laquelle je ne souhaite pas revenir. Au terme de celle-ci, je trouvais la réponse à ma seconde question (positif) et la seconde partie débuta. Je dois dire que cette seconde partie a été la plus heureuse de ma vie et j'espère qu'elle durera encore longtemps...

    Parallèlement à tout cela, je continuais à entretenir mon amitié avec ma correspondante française - que je salue au passage. Vinrent rapidement les examens. LES examens. Les putains d'examens de rhéto ! Et nom d'un chien, qu'est ce que j'ai pu les redouter ceux là... Le dernier rempart entre moi et l'université. Mais finalement, et contrairement à mes craintes, je les ai réussi, brillamment même, sans vouloir me vanter. Conclusion heureuse de six années d'études secondaires. Bientôt, les vraies études commenceront...

    S'ensuivit l'évènement que j'attendais depuis près de 11 mois. La rencontre ! Au terme d'un voyage de plus de 5h, je la rencontrais enfin, sur les quais du TGV. Moment fort, au même titre que celui de la séparation d'ailleurs... Je pense que ce séjour restera gravé dans ma mémoire encore très longtemps, jusqu'à ce que l'âge me rende gaga et que je commence à sucrer les fraises du moins...

    Mais en dehors de tout ceci, je pense que je suis enfin rentré dans la partie intéressante de ma vie. Vous savez, lorsque nous sommes enfant, nos parents nous dictent notre conduite, nous éduquent à leur manière et contrôlent, pour ainsi dire, complètement notre vie. C'est le premier formatage que j'ai pu déceler dans notre société, la famille nous éduque pour pouvoir nous insérer dans la matrice. Mais voilà que les enfants grandissent et commencent à faire des bêtises, ils sèchent les cours, ils fument, ils boivent et se révoltent contre la société. Je pense que cette époque est surtout marquée par les rêves. Rêves de liberté, d'indépendance et de bonheur. Le seul problème est que, face à la loi, nous sommes encore sous la juridiction de nos parents et, malheureusement, nous sommes enchaînés au foyer parental.

    J'ai beaucoup rêvé. Cela a commencé dès mon plus jeune âge. Au début, je rêvais de jouets, de cadeaux, de posséder. J'étais matérialiste, aveugle et sourd aux relations sociales, j'étais déjà un parafait petit consommateur, éduqué par la télé que je regardais à outrance. Puis, je suis rentré à l'école. Et là, une nouvelle dimension s'offrait à moi : les rapports interhumains. Première grande déception de ma vie, ces rapports se limitèrent à un choc frontalier avec des enfants bruyants, tapageurs et moqueurs. Moi, qui ignorais jusqu'à l'existence des centres éducatif collectif, je ne savais pas comment m'insérer dans ce système. Alors, face au rejet récurant des autres, j'ai capitulé et me suis refermé sur moi et mes rêves.

    La dimension suivante arriva lorsque je me mis à regarder les chevaliers du Zodiaque à la télé. Là, je compris qu'un moyen de se socialiser était d'être admiré, et pour ce faire, il fallait être quelqu'un d'extraordinaire. Seulement, je n'étais personne, juste un gosse téléphage et introverti. Alors, j'ai basculé dans la mythomanie et la schizophrénie : je me prenais pour un chevalier du zodiaque !  Aussi grotesque que cela puisse paraître, je vous assure que c'était presque... sécurisant ! Etre un chevalier était très pratique, non seulement, il fallait conserver l'anonymat, mais en plus on était un super héros ! Quelle joie ! On est extraordinaire, mais personne ne le sait. Ainsi, quand les autres se moquaient de moi (pour des raisons obscures), je me disais : "Je m'en fout, je vaut mieux qu'eux, je suis un chevalier !"

    Ce cirque a duré 6 ans. Tour à tour, je me suis pris pour un power-ranger, Sangoku et superman, pathétique... Parallèlement, mes semblables continuaient à me harceler et se servir de moi comme bouc émissaire. Deux d'entres eux se chargeaient de me bâtir une solide réputation de débile mentale et d'enfoiré indigne de confiance (personnellement, je n'ai jamais compris pourquoi). Il faut dire que j'étais une cible facile, hypersensible, introverti, timide et silencieux. Lorsque je suis enfin sorti de mon école primaire, j'étais en mesure d'espérer un renouveau en entrant au collège... Grave erreur. L'année suivante, je fus catapulté dans un milieu inconnu mais que j'espérais amical. Si seulement ça avait pu être vrai... Je me suis rapidement retrouvé face au type d'êtres, aujourd'hui je les appellerais barrakis, qui m'avaient lynché en primaire... Et je retrouvais le diable en personne : l'un des deux qui me persécutait en primaire. Le cirque repris de plus belle mais en plus fort, plus sournois. Cette fois, je restais pour ainsi dire seul quatre années. Les classes ne succédant et ne changeant presque pas, je me bornais à ne connaître que les élèves de ma classe... Entre-temps, je m'évertuais à combattre ma manie de m'imaginer être quelqu'un d'autre. Je n'y suis arrivé qu'au bout de 5 années de lutte acharnée avec moi-même... Mais je pense que si j'y suis arrivé, c'est surtout grâce aux amis que j'ai commencé à rencontrer durant ma cinquième année et qui m'ont ouvert les portes de la vraie vie sociale. Je les remercie pour ça.

    Mais en définitive, tout cela n'a été qu'un rêve. Dix ans à rêver qu'on est un power-ranger, c'est long. Tous ces rêves, et je m'en rend compte à présent, n'étaient qu'un substitut à ma solitude, un placebo. Des rêves inutiles dans la vie concrète et irréalisables qui plus est, ce qui m'a mené à la dépression fin de quatrième car je me suis subitement rendu compte que ma vie était dénuée de sens et sans intérêt à être vécue... Commença alors ma vraie vie, la partie où je me suis épanoui socialement et où je me suis forgé une personnalité réelle. De nouveau, des rêves furent mit en jeu, mais dignes d'intérêt ceux-ci. Rêve d'amour, de réussite, de kot, d'indépendance, de liberté, de vie professionnelle et d'épanouissement social. Durant les deux années qui suivirent, je continuais à évoluer sur la même voie, vers un mieux.

    J'en arrive enfin audit moment intéressant de ma vie : aujourd'hui. Je peux enfin regarder derrière moi et constater où toute cette putain de vie m'a menée et voir ce qui reste à accomplir. J'ai connu l'amour, ce fut court, mais intense ; à présent, je cherche, mais je me sens plus en confiance que jadis. J'ai réussi à boucler mes études secondaires sans trop de difficultés, je peux donc conclure que je suis prêt à entrer à l'université et m'engager dans la voie concluante de ma vie... Je parviens enfin à me détacher de ma maison natale et passer plus d'une nuit à l'extérieur sans tomber d'office en larmes. Et enfin, je peux considérer que j'ai au minimum cinq bons amis, ceux sur qui je pourrais compter en cas de coup dur. Mes rêves, enfin, se concrétisent...










  • Commentaires

    1
    Vendredi 14 Juillet 2006 à 00:05
    Réponse
    [Je ne veux pas faire de pub mais je n'ai pas envie de m'étaler ici alors je commenterai donc ton article son mon blog...]
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