• Le temps

    Qu'est ce que le temps ? Vous êtes vous seulement posé la question une seule fois dans votre vie ? Qui régit l'écoulement de cette donnée encore trop mystérieuse et pourtant connue de tous ? Comment se fait-il que l'être humain, aussi puissant soit-il, n'ait pas réussi à maîtriser ce facteur qui consume lentement nos corps sans nous laisser aucune chance de survie ? Ensemble nous allons essayer de comprendre le fonctionnement du temps qui reste la base élémentaire de toute vie malgré tout.



    Tout d'abord nous devons nous pencher sur le fonctionnement physique de l'univers. Pour ce faire, un (petit) retour dans le temps s'impose. Nous devons revenir jusqu'à cet évènement aujourd'hui encore incompris et seulement soupçonné par la philosophie et la physique : le Big Bang (terme péjoratif première fois cité par Fred Hoyle pour parodier « The Nature of Things », ouvrage traitant de cosmologie). Selon la physique, l'espace se subdivise en 4 dimensions, les trois premières nous sont familière à tous et ne méritent plus d'êtres présentées (longueur, largeur, hauteur). Cependant une quatrième dimension doit venir s'ajouter à ces 3 données : le temps. 



    Les physiciens sont finalement arrivés à la conclusion que ces quatre grandeurs peuvent être représentées par 4 vecteurs, chacun de ces vecteurs ayant un début mais pas de fin. Pourquoi cela ? A cause du Big Bang justement. Tout au début, il n'y avait rien, juste un atome flottant dans le vide. Cet atome, pour des raisons, encore inconnues, va un jour "décider" d'exploser et étendre ses particules sur un maximum d'espace possible. Ces particules en question donneront évidemment les planètes et étoiles, nous savons également qu'un atome est principalement constitué de ce que nous appellerons du « vide », ce qui donnera les immense distances inter planète et donc les trois premiers vecteurs. Le temps quant à lui, est issu de l'expansion continuelle de l'univers, si cet atome initial s'arrêtait de s'étendre, le temps s'arrêterai. Voilà donc pourquoi, ces quatre vecteurs sont illimité - pour le moment - l'univers ne cessant de grandir, comment voulez vous poser une limite à quoi que ce soit au niveau universel ? 



    Un autre point intéressant est le lien reliant ces vecteurs. La théorie de la relativité générale montre que l'espace-temps est déformé par la présence de matière, et cela se manifeste par la force que nous appelons la gravité. Selon Albert Einstein, temps, espace et matière ne peuvent exister l'un sans l'autre. En clair, si le temps n'existait pas, les 3 autres vecteurs non plus car comment ferait un corps pour se déplacer sans le temps ? Et inversement, si les 3 autres vecteurs disparaîtraient, l'univers ne saurait plus s'étendre et donc le temps n'aurait plus de raison d'exister. Nous pouvons donc déduire que le temps (dans la notion d'ancienneté) varie en fonction de l'emplacement où l'on se trouve dans l'espace.



    Une autre grande question qui s'est posée de tous temps à l'homme est : « Peut-on remonter dans le temps ? » Impossible me direz vous. Et pourtant, théoriquement, ça l'est ! Et ceci grâce à la lumière. Nous savons à présent que les photons qui composent la lumière, ne sont pas touchés par le temps. Pourquoi ? Tout simplement parce que un photon ne peut être capturé, il est donc inexistant en tant que matière. Et nous savons que seul le solide est influencé par les 3 premiers vecteurs et donc par le 4ème. Cette déduction frappante nous pousse à tirer deux conclusions :



    1) La lumière est indépendante du temps, cela nous amène à soutenir la théorie du modèle ondulatoire de la lumière (le modèle corpusculaire est à rejeter car il implique du solide). Et si cette lumière est indépendante du temps, tout ce qui voyagera à cette vitesse le sera aussi. Maintenant, imaginez, l'être qui arrive à surpasser cette vitesse, il rajeunira ! (Théoriquement). Cette nouvelle constatation peut nous permettre d'imaginer la vitesse d'expansion de l'univers. Si le temps est la conséquence de cette expansion et si le temps n'a plus d'emprise à 300 000 km/seconde, logiquement, cela induit que l'univers se répand en toute direction (selon le principe des 3 vecteurs) à une vitesse égale à celle de la lumière.



    2) Malheureusement, si rien de solide ne peut atteindre cette vitesse, un être normalement constitué (solide) n'arrivera jamais à dépasser ou même atteindre le seuil tant espéré sans laisser sa matière derrière lui.



    Dans la préhistoire, l'homme ne comptait pas le temps. Il ne se souciais pas de connaître sa position temporelle exacte par rapport à la journée, la saison, l'année, la génération etc... Et pourquoi cela ? Parce qu'il n'en avait tout simplement pas besoin. Quand l'homme vivait en petites communautés de 50 individus maximum, il n'éprouvait pas le besoin de se fixer des rendez-vous, des couvres feu etc... Mais à partir du moment où il a fallu fixer des heures pour partir chasser un animal particulièrement matinal, l'heure de l'attaque d'un camp ennemi ou alors l'heure à laquelle plus personne ne dois être dans les rues, le problème se pose. Comment faire pour se coordonner suivant une donnée extérieure commune à tous ? Il fallait palier à ce problème. En commençant par une autre invention encore plus indispensable : l'écriture. Car comment se fixer un rendez-vous si personne ne peut indiquer dans un système commun à tous, le moment auquel l'on doit se retrouver ?



    C'est ainsi que nous arrivons à l'époque Gréco-Romaine. Déjà avant eux, des systèmes de mesures existaient pour « compter » le temps mais ces systèmes étaient irréguliers, défectueux et imprécis. Dès l'antiquité les hommes utilisent le gnomon, un bâton planté dans le sol, pour mesurer le temps ou tout du moins repérer le milieu de la journée (l'ombre du bâton atteint alors un minimum, le soleil est au zénith).  Les égyptiens construisent de gigantesques gnomon: les obélisques. Celui de la place de la Concorde, à Paris, provient de Thèbes. Le problème est que le gnomon est très imprécis. En effet, la longueur des journées varie au cours des jours et surtout au cours des saisons. En hiver, les journées sont plus courtes qu'en été. Une heure représente la douzième partie du jour. Dans ces conditions, en hiver, les heures ne mesuraient plus que 45 minutes et en été elles arrivaient à durer jusqu'à 1h20 minutes.



    Il faudra attendre l'invention des clepsydres et sabliers par les romains pour obtenir une mesure précise du temps. Bientôt suivie par la notion astronomique d'une période de révolution du soleil autour de la terre équivalant à une journée. De leur côté, les musulmans et juifs ont commencé à compter les années en additionnant les cycles lunaires.



    C'est seulement en 1656 que le physicien et astronome hollandais Huygens inventa l'horloge mécanique à balancier. Le balancier est en fait un pendule qui a une période d'oscillation constante: le nombre d'oscillations d'un pendule effectuées par heure est constante. Cela permet de graduer un cadran en heures. Les oscillations sont entretenues par un système mécanique car les frottements auquel est soumis le balancier le ralentissent. Les oscillations entraînent les aiguilles du cadran.



    Au fil des centenaires, les techniques de comptages se sont affinées pour finalement donner notre système de comptage et division des années. Aujourd'hui, notre système de comptage bien qu'imparfait (années bissextiles) est le plus juste jamais mit au point. Nous nous guidons suivant les astres et leurs cycles de révolution. Le temps est presque maîtrisé, ces divisions nous permettent de calculer et mieux comprendre les rouages compliqués de notre univers.



    Le temps a encore une autre facette bien connue de tous cette fois : le temps subjectif. Toutes les cultures ont apporté des réponses nombreuses au questionnement sur le temps, et la plupart d'entre elles tournent autour des mêmes thèmes, dictés par la condition humaine : l'immortalité des dieux ou l'éternité de Dieu, la permanence du cosmos et la vie fugace de l'homme, sont autant de dimensions temporelles partagées par la plupart des peuples de la Terre. Pourtant, tous ne portent pas la même vision intime du temps. Le partage le plus évident pour l'observateur des civilisations est sans doute la séparation entre une vision linéaire du temps, prévalant en Occident, et une vision cyclique de l'ordre temporel, prévalant notamment en Orient (je ne parlerai pas du Sud ici pour des raisons de délai déjà dépassés et l'heure tardive à laquelle j'écris ces lignes). C'est ici que toutes les cultures s'expriment avec force et déploient toute leur imagination pour expliquer un phénomène encore incompris il y a 2000 ans.



    Nous pouvons ainsi remonter à l'écriture de l'ancien testament. Qu'est ce que le récit de la création ? Sinon un ramassis de fabulation pour expliquer l'apparition de l'homme, le sol sous ses pieds, l'écoulement du temps et sa propre mortalité ? Nous savons évidemment aujourd'hui que tout cela n'est pas sujet à crédit mais quand même. Ne sommes nous pas un peu influencé malgré tout ? Bien sur, la science vient en partie confirmer l'idée que nous nous faisons en majorité, nous autres occidentaux, du temps (voir La Flèche du Temps / temps = vecteur). Cependant, ce modèle nous bloque tous vers un seul objectif : l'immortalité. Cette peur maladive de devoir un jour disparaître complètement de la surface de la Terre nous pousse à vouloir obtenir l'inaccessible. Pour vous prouver que j'ai raison, il vous suffit de jeter un coup d'œil par la fenêtre. Que voyez vous ? Des bâtiments sans cesse restaurés, des antiquités conservées, des livres écrits à tour de bras par n'importe qui, des gens cherchant la célébrité... A quoi rime tout cela ? Ce n'est rien de plus que la recherche de l'immortalité. La conservation du matériel et la création d'une petite place pour soi-même dans la mémoire des générations futures.



    Chez les Hindous, ce n'est pas comme sa. A quoi bon conserver le matériel s'il est condamné à disparaître ? Que ce soit tôt ou tard, autant que ça coûte un minimum d'argent et de temps pour en faire autre chose non ? Et à quoi bon devenir célèbre puisque de toute façon, je me réincarnerai après ma mort ? Les autres n'auront pas besoin de se souvenir de moi vu que je serai là en personne... Pour eux, le temps est représenté par un cercle : « De toute manière, quoi qu'on fasse, le passé reviendra nous hanter et nous irons tous hanter le futur ». A partir de ce moment, à quoi bon se stresser et s'énerver puisque de toute façon, nous avons tout notre temps ? Voilà qui explique déjà un peu mieux la philosophie hindoue.



    Pour clore cette dernière partie de la conception du temps, nous devons nous pencher sur un phénomène naturel bien connu de tous mais dont l'implication dans la conception du temps reste insoupçonnée. Je parle du temps évidemment (non pas celui-là ! Le climat). Des études statistiques démontrent que plus l'on s'approche de l'équateur, endroit où les jours sont indéniablement plus longs, moins les gens sont stressés. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'ils ont l'impression que leurs journées sont plus longues que le notre grâce à un surplus d'heure de clarté sur une journée. Tandis que nous autres nordiques, avec des journées de 10 heures de clarté, devenons complètement névrosé tant nous avons l'impression de perdre notre temps.



    Le temps a de nombreuse facette mais pourtant, il reste toujours le même : insaisissable, implacable, cruel et impitoyable. Il est et restera le seul serial killer en liberté et intouchable pendant tout le reste de notre histoire. Cependant, que serait le monde sans lui ?


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