• Un jour, il faudra quand même que je me décide à vivre ma vie plutôt qu'à la rêver et l'écrire...

     

    Ca me détruit, c'est pire qu'un poison.

    [Surtout quand j'écoute les Floyds en même temps, même du LSD doit pas faire cet effet là]

     

    J'aimerai bien être quelqu'un d'action, quelqu'un au contact facile qui aurait plein d'amis dans toute les strates sociales. Un homme qui plairait aux femmes et aurait une vie remplie de rebondissements. Et surtout qui n'aurait pas le temps de se torturer l'esprit pendant des heures pour des conneries. Juste parce qu'il est un geek asocial antipathique introverti et boulet qui se donne une raison de vivre en cherchant un sens à sa vie.

    J'aimerai bien être cette personne....

    [Cela dit, je viens de prendre la décision ferme de pondre une histoire complète basée sur les personages d'Alexia, Nataniel, Ezekiel, Gabriel et sur l'univers que j'ai créé autour d'eux dont voici un extrait, j'espère que vous apprécierez, y en aura encore beaucoup comme celui là]

     

    Elle était là. Droite et fière au coin de la rue, une main dans la poche arrière de son pantalon, l'autre tenant une cigarette noire qu'elle fumait avec lenteur et adoration. Comme je m'y attendais, elle s'était postée sous un des antiques réverbère à gaz de la place du théâtre, celui-ci projetant sur elle une lumière tamisée agrémentée par l'éclat vert des projecteurs braqués sur l'opéra . Ses cheveux noirs de jais retombant sur les côtés de son visage, je ne pouvais apercevoir que le bout de son nez dont des volutes de fumée sortaient quasi continuellement. 


    Je m'arrêtais, contemplatif devant cette scène et cet instant si parfait. La journée devait avoir été chaude, l'air était tiède et chargé de parfums, la place devait avoir été l'hôte d'un marché ce matin... Le ciel était parfaitement dégagé, offrant la vue d'un ciel moucheté d'étoiles, ces chères étoiles qui nous ont toujours rendu espoir dans cette sombre guerre. Le couvre-feu avait fait déserter les rues à la plupart des citoyens, celui-ci tombant à 23h... J'étais dans la capitale du monde et j'allais rencontrer la personne qui allait contribuer à notre victoire.


    Elle devait m'attendre depuis un moment déjà, patiente et attentive. Malgré ça, son allure reflétait une nonchalance et une assurance déconcertante, comme si la rue lui appartenait. Cette fille me surprenait de plus en plus... Qui est-elle ? Qui est-elle pour vouloir se dresser contre la société la plus puissante au monde ? On en a reformaté pour moins que ça...

    Une légère brise vint effleurer son visage pour déranger ses cheveux et son champ de vision dû s'ouvrir car elle me vit. Je m'approchais...

    ____________________________________________

    Un quart d'heure qu'il m'observe... Méfiant le gars. Je me demande si je ne fais pas la plus belle connerie de ma vie en venant ici. Si Charlie, ou même une autre valkyrie découvre ma trahison, je serai écartelée, empalée et rôtie à petit feu, et ce sont des euphémisme.


    Et là, ça me revient... Ca me frappe comme une balle de magnum dans l'estomac. Le visage de Julia... Gisante par terre, ses entrailles dans les mains, défigurée par la douleur et la terreur. Elle avait d'abord clamé son innocence légitime, puis avait fais ses excuses et enfin avait supplié ; mais rien n'y avait fait. Je suis la dernière de ma section à présent. Ma rage remonta à gros bouillons dans ma gorge et mon front, je serrai ma griffe et tirai sur ma clope, plus nerveusement que j'aurais voulu. Bon Dieu que ça fait du bien de pouvoir en griller une... Les drogues étant les seules choses prohibées sur la base, nous sommes obligées de nous contenter de quelques furtif plaisir lors de nos missions et permissions.


    Bon, il se décide l'autre ? Je sais qu'à notre époque la confiance est un luxe que peu peuvent se permettre mais là, ça tourne à la paranoïa... Et j'ai fait un effort pour soigner ma présentation pour une fois ! Si quand j'ai fini ma clope il n'a pas encore bougé, je vais le trouver, on va quand même pas y passer la nuit... Il a l'air beau gosse, c'est toujours ça de pris.

    Soudain une brise légère souleva mes cheveux et je ne pu m'empêcher de regarder... Il avait vu mon mouvement, il arrive enfin...
    Une larme fini sa course sur le cuir de ma veste. Je te vengerai Julia, je te le promet.
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    La découverte de son visage fut un choc rude à encaisser.  Son allure était déjà fascinante mais en cet instant j'eut l'intime conviction que j'avais sous les yeux la plus belle femme qu'il m'ait jamais été donné de contempler... Ce n'était pas que sa façon de marcher, se tenir ou encore de s'habiller... C'était son visage, son regard... Des traits fins, bien dessinés, faits pour les expressions dures et pour la concentration. Ses lèvres étaient dépourvues de rouge à lèvre et devaient dispenser des baisers d'une douceur inconcevable. Et son regard... Deux puits sans fond qui laissaient transparaître une assurance inébranlable et une acuité visuelle aiguisée.  Elle avait ce regard qu'ont les sages et les gens d'action, un coup d'œil perçant et direct.


    Soudain, j'eut peur. C'était moi le terroriste et je tremblais comme une feuille à l'idée que ces yeux me sondent, me percent à jour et m'égarent.  Trop tard pour reculer, elle passa furtivement une main sur son visage, jeta sa cigarette et se tourna vers moi, l'instant dé vérité était arrivé...


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  • A défaut d'article convenable, je vous livre un chouette puzzle de la mort qui tue, celui qui reconnait le personnage a droit à un petit beurre ;)

    [Allez, un suppo' et au lit]
    <RIGHT< a>





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  • Ce soir... Je venais exprimer une douleur ancestrale et sans nom. Je venais tenter, une fois de plus, de l'exorciser. Combien de fois n'ai-je pas essayé ? Des dizaines je pense. A l'origine... Ce blog avait été conçu pour ça. Tenter de coucher sur les pixels cette douleur. Mais jamais je n'y suis arrivé... Alors, le blog a pris la tournure que vous lui connaissez aujourd'hui...

    Perdu entre mes besoins et désirs, j'oublie parfois souvent toujours de repenser à ce but premier... Jusqu'à ce que cette douleur réaparaisse, toujours plus forte, toujours plus profonde, toujours plus douloureuse (un pléonasme ? où ça ?). Il n'en reste pas moins que ce soir est un soir spécial... Car ce soir, la douleur en question est là, et je ne peux plus la supporter.

    Il est fort probable que son origine remonte à plus de 17 ans, au moment où ma vie a pris son premier tournant décisif et où je me suis attribué la mission que j'accompli toujours actuellement. Je voulais que cette douleur ne soit plus jamais ressentie par quelqu'un d'autre, je voulais que ce qui arrivait à moi n'arrive plus à personne d'autre... Je voulais me venger.

    Depuis, la vengeance dirige toute ma vie. Elle dicte mes comportements et priorités dans la vie, elle anime chaque matin et mouvemente chaque soir, elle me pousse à manger et boire pour pouvoir, un jour enfin, mener à bien ma mission. C'est pour ça que je fais la biochimie, c'est pour ça que mes études passent avant tout, c'est pour ça que je veux étudier la sclérose en plaque...

    Mais en attendant, je reste frustré, bloqué par le temps qui ne passe pas assez vite, mes études qui trainent à arriver à leur terme (bien que je n'ai jamais raté une année). Et la maladie progresse, implacable. Amertume et colère, voilà tout ce que j'ai récolté jusqu'à maintenant.

    Mais il n'y a pas que ça... La douleur dont je vous parle n'a pas qu'une origine, elle en a de multiples. En seconde position, je placerais la frustration éternelle de l'être humain...

    Voyez-vous, ma plus grande angoisse dans la vie est de ne pas savoir donner un sens à mon existence. A ma mort, qu'aurais-je accompli ? Qui aurais-je rendu heureux ? A quoi aura servi mon passage sur Terre ? Cela fait 20 ans que je suis sur cette planète et la réponse n'a toujours pas pointé le bout de son nez, je mène une existence insipide, ordinaire et inutile. Et je crois qu'une troisième origine se trouve dans cette phrase... Ordinaire.

    Une autre mission que je me suis attribuée très tôt est celle de fuir cette ordinarité, cette normalité. Je me suis toujours juré d'être différent, de mener une existence passionnée, ouverte, généreuse, pleine de découvertes intellectuelles et culturelles... Mais aussi une existence où je ferais contraste avec le reste de la masse, où les autres bipèdes sauraient que je ne veux pas appartenir à leur détestable et monstrueux anonymat. Et en quelque sorte, j'y arrive.

    J'y suis même arrivé très bien : me voici devenu un être hybride de plusieures cultures, observant ses contemporains avec une curiosité parfois écoeurées parfois amicale, mais toujours scientifique, objective. Je suis celui qui lit des livres dans le bus, celui qui s'assied toujours à contre sens. Je suis celui qui ne crie pas plus fort pour faire entendre sa voix, celui qui pense que si les autres voulaient de son avis, ils le lui demanderaient. Je suis celui qui ne tire jamais de conclusions hâtives, qui remet systématiquement tout en doute, le disciple de Descartes. Je suis celui qui aide volontier son prochain (quel qu'il soit) parfois bien au delà de ce qu'il mérite... Je suis celui qui note tout ce qu'il a pu trouver d'insolite ou intérressant sur cette Terre. Je suis celui qui écoute des styles musicaux totalements opposés et poivre ses frites. Je suis celui qui va en soirée goth, à l'opéra, au cinéma, en discothèque, en festival, en bibliothèque, à l'école... Je suis celui qui savoure la puissance des mots et qui crois que la plume est plus forte que l'épée. Je suis celui qui voit ce que les autres ne voient plus... Celui qui savoure ce que les autres ne savourent plus.

    Ce soir, la douleur est là parce que je me sens seul... Terriblement seul. Je suis aussi exceptionnelement mélancolique. Car ce soir, je L'ai revue. Celle que j'ai aimé pendant ces presque deux années. Cela fait une semaine que l'échec est survenu mais une semaine qu'une partie de moi s'est envolée avec Elle. Ce soir, je me souviens... Je me souviens d'une époque bienheureuse à ses côtés et j'essaye de comprendre ce qui a foiré, tout en sachant que ça n'ira jamais plus.

    Je ment en disant cela car je sais ce qui a foiré... Car j'en suis arrivé à devenir cet individu parfois souvent détestable de par sa volonté d'accomplir ses foutues missions. Et la seconde mission m'a transformé en un être implicitement incompatible avec Elle. Notre relation tournait à vide, s'égarant complètement... Alors j'ai coupé la corde. Sans savoir quelle douleur serait réveillée par cet acte...


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  • Avant de me lancer dans la correction des billets précédents et dans la rédaction d'un autre projet, je souhaite vous parler d'un autre texte que je conserve depuis longtemps... Je l'ai découvert grâce à mon prof d'histoire en rhéto. Il a été écrit par Primo Levi en 1986 dans l'essai "Les naufragés et les rescapés". Pour ceux qui l'ignoreraient, Primo Levi était un chimiste italien ayant survécu à la shoah et devenu écrivain afin de transmettre son histoire dans le camp d'Auschwitz. Il est connu pour ses réquisitoires contre l'extrémisme et l'ignorance des foules face à ce phénomène :

    "Tous nous devons savoir , ou nous souvenir, que lorsqu'Hitler et Mussolini parlaient en public, ils étaient crus, applaudis, admirés. Les idées qu'ils proclamaient étaient en général aberrantes, stupides, cruelles, et pourtant ils furent acclamés et suivis jusqu'à leur mort par des milliers de fidèles. Ces fidèles n'étaient pas des bourreaux nés, mais des hommes quelconques, ordinaires, prêts à croire et à obéir sans discuter.

    Il faut donc nous méfier de ceux qui cherchent à nous convaincre par d'autres voix que celle de la raison. Dans la haine nazie, il n'y a rien de rationnel. Nous ne pouvons pas la comprendre, mais nous devons comprendre d'où elle est issue et nous tenir sur nos gardes. Si la comprendre est impossible, la connaître est nécessaire parce que ce qui est arrivé peut recommencer."


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  • Bonjour à tout mes milliers de lecteurs fanatiques ! J'espère que votre lecture vous est agréable, bien que je m'apperçois que le niveau (déjà pas très haut) a sérieusement baissé depuis (trop) longtemps. Je m'apperçois avec horreur qu'à la relecture, mes deux précédents post sont à chier, je vais donc passer ma fin de soirée à les retoucher. Pour cette première partie de la soirée, je vous livre un plagiat...

    Le texte qui va suivre a une histoire, enfin, si j'ose dire. Il se trouve qu'il repose dans mon tiroir depuis près de quatre ans. Je l'avais jadis trouvé abandonné dans une photocopieuse à l'inter-copy où je suis habitué d'aller. Je ne sais pas de qui il est. Je ne sais pas pourquoi il a été écrit. Je sais juste qu'il me plait et que je souhaite qu'il figure sur mon blog. Le texte était raturé et corrigé, je vous livre la version finale ; bonne lecture ;)

    ECOUTER, c'est ne pas chercher à répondre à l'autre, sachant qu'il a en lui même les réponses à ses propres questions. C'est refuser de penser à la place de l'autre, de lui donner des conseils et même de vouloir le comprendre.

    ECOUTER, c'est accueillir l'autre avec reconnaissance tel qu'il se définit lui même sans se substituer à lui pour lui dire ce qu'il doit être. C'est être ouvert positivement à toutes les expériences, à toutes les solutions, sans interpréter, sans juger, laissant à l'autre le temps et l'espace de trouver la voie qui est la sienne.

    ECOUTER, ce n'est pas vouloir que quelqu'un soit comme ceci ou comme cela, c'est apprendre à découvrir ses qualités spécifiques. Etre attentif à quelqu'un qui souffre, ce n'est pas donner une explication à sa souffrance, c'est lui permettre de la dire et de trouver lui-même son propre chemin pour s'en libérer.

    APPRENDRE à écouter quelqu'un, c'est l'exercice le plus utile que nous puissions faire pour nous libérer de nos propres détresses...


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