• Jonestown, 17 Novembre 1978 (21h56)

    Je suis très excité. Encore quelques heures et je toucherai au but.

    Cela fait 25 ans que je me bats pour cet instant. Tout avait commencé à Indianapolis... Je m'en souviens encore comme si c'était hier. La galère que c'était ; fonder une église ! Mais j'y suis arrivé. 25 années d'efforts...

    Je m'appelle Jim Jones, je suis le gourou de l'église, ou plutôt devrais-je dire de la secte, le « Temple du Peuple ». Ce soir, l'oeuvre de ma vie touche à son but ultime. Hier, j'étais pauvre. Aujourd'hui, je suis riche. Et demain je serai immensément riche. Car demain, je fuierai avec la totalité de l'argent conservé sur les comptes de mon église.

    Je ricane dans ma barbe. Lorsque ce fouille merde de Ryan a déboulé ici, toutes trompettes sonnantes, il ignorait ce dans quoi il se jetait. Aucun fidèle ne parlera, je le sais parce qu'ils donneraient leur vie pour moi. Mais une petite voix au fond de mon crâne me susurre que certains ont quand même appelé ce pourri à la rescousse... Je réfléchis à ce fait avec perplexité. Mais au final... Ce n'est pas si grave... Il faudra juste leur donner un petit coup de pouce pour passer la "nuit blanche". Je ricane à nouveau.

    Dehors, la pluie se déverse en véritables torrents du ciel. Si Ryan avait pour projet de s'échapper comme un voleur une fois sa besogne faite, il se fourre le doigt dans l'oeil ; la pluie se chargera de saboter sa fuite. Je m'arrache à la contemplation de l'averse et me dirige vers mon lit, mes bagages sont prêtes, de même que l'est mon compte aux îles caïmans. 30 millions de dollars, voilà tout le pactole que j'ai pu amasser depuis ces 25 dernières années. Pas mal... Surtout quand on sait que j'ai commencé en faisant du porte à porte pour vendre des singes de compagnies.

    Mes chevaliers m'attendent dans la pièce voisine, ils sont là pour recevoir leurs dernières instructions. Demain sera le grand jour, celui où le monde saura que l'on ne s'attaque pas impunément à un dieu vivant. 22h, c'est l'heure.

    Je rentre dans la petite pièce enfumée de cannabis et d'opium, mes guerriers se préparent mentalement pour leur dernier job, ils sont les seuls actuellement à avoir une idée de ce qui se prépare. Toute les attentions se fixent sur moi dès que je pénètre dans la pièce. Mon second est le seul à être encore sobre, il attend dans le coin de la pièce derrière mon pupitre, très concentré. J'aurais voulu qu'il en réchappe... Il est le seul en qui j'ai confiance dans cette ville ; il est mon seul ami. Je m'éclairci la gorge et me positionne derrière le pupitre, mon second me gratifie d'un sourire entendu.

    - Messieurs, l'heure est proche. Je viens de me concerter avec les esprits et ils sont unanimes : les forces majeures de notre monde sont en osmose parfaite pour que se réalise le rituel de la "nuit blanche". Il ne me reste plus qu'à enclencher celui-ci. J'ai commandé aux astres et aux nuages pour que notre communauté soit en autarcie complète pour l'accomplissement de la cérémonie. Plus rien ne peut l'empêcher à présent, pas même Leo Ryan. C'est pour cela que je vous ai rassemblé ce soir. Vous serez chargé de veiller au bon déroulement du rituel ainsi que de démasquer et abattre les traîtres qui se sont insinué dans notre communauté. L'équipe de Marco sera responsable de la préparation de la boisson sacrée, celle de Rodriguez sera chargée d'exécuter dans la plus grande discrétion possible les dissidents et traîtres à notre cause.
    Je me tournais alors vers mon second, toujours dans le coin derrière moi, yeux clos et visage fermé.
    "Quand à toi mon ami, tu sera chargé de régler la question de Leo Ryan".
    Il rouvrit les yeux et m'adressa un regard rassurant, demain, tout se fera sans anicroches.

    Jonestown, 18 Novembre 1978 (9h08)

    Tout se passe comme prévu. Mon bras droit a mis sur pied le plan le plus ingénieux qu'on aurait pu imaginer pour liquider Ryan et démasquer les traîtres à notre cause. Comme prévu, une fois que Rodriguez eut montré les dents et la lame de son couteau à Ryan, celui-ci prit peur et fuit vers son jet privé, accompagné de ses reporters, son caméraman et 15 des nôtres. Ils sont actuellement en fuite, poursuivi par Rodriguez et ses chevaliers fous, tous shooté au crack et armé jusqu'aux dents. Mon second est cependant introuvable... Bah ! Il réapparaîtra pour le rituel de cet après midi ; Marco a déjà fini de préparer la substance sacrée.

    Les fidèles sont très excités eux aussi, ils savent que l'heure du passage est proche et ils se réjouissent d'avance de pouvoir donner leur vie pour moi, les braves gens.

    En bas, dans la cours principale, les prières vont bon train, toujours sous la pluie battante. Une ambiance électrique règne partout dans la ville. Des coups de feu se font entendre au loin.  Ca vient de la piste d'atterrissage... Rodriguez doit avoir accompli sa tâche, Leo Ryan doit être mort... Bon débarras. Je regarde ma montre : 9h30, il est l'heure de célébrer la messe finale, celle à l'issue de laquelle je m'enfuirai pour les Bahamas, laissant plus de 1000 cadavres derrière moi. Je m'habille et m'apprête à descendre les escaliers en colimaçons qui relient ma chambre et l'autel des célébrations.

    Je fait une dernière fois le tour de cette modeste pièce que j'avais, à l'époque, décorée avec soin et goût. Un grand lit à baldaquin, recouvert de moustiquaires, occupais la plus grande partie de la surface disponible. Il restais juste assez de place pour un petit secrétaire en acajou, une table de nuit et une grosse horloge à pendule. C'était mon ambition principale pour la doctrine de mon église : nous sommes tous égaux, fidèle noir, fidèle blanc, femme, homme, enfant vieillard, chevalier ou gourou, tout le monde est logé à la même enseigne.

    Je me dirige vers la porte, rassuré, mes bagages sont définitivement bouclées, tout est prêt. Pourtant un détail cloche... Un silence pesant règne dans ma chambre, comme si toute la pièce attendais elle aussi de voir comment se déroulerait la suite des évènements. Seul le tic-tac de la grosse horloge à pendule au fond de la pièce perturbe le calme relatif. Tic... Tac... Tic... Tac... Tic... "Crac" Tac... "Clic"

    Seul une attaque en traître fait ce bruit : le "crac" du plancher qui grince sous le poids de l'agresseur et le "clic" de l'arme qu'on amorce.

    - Plus un pas Jim.

    C'était la voix de mon bras droit, mon homme de confiance, mon ami, j'avais été trahi.

    Jonestown, 18 Novembre 1978 (11h42)

    Je venais de finir la messe depuis mon balcon, contraint et forcé par mon second de ne pas quitter ma chambre. Il avait suivit la cérémonie depuis mon dos, son arme braquée sur ma nuque.

    Je n'ai compris que trop tard que c'était lui le traître. Il avait passé une bonne demi heure à m'exposer très calmement ses agissements et la raison de sa présence à mes côtés depuis le début. Lorsque Ryan était arrivé, clamant être le défenseur de la justice et de la liberté, j'avais cru à un canular ; mon église ne prônant que la tolérance et la liberté. Mais mon "ami" avait su détourner cette mine d'esprits perdus à son profit, ou plutôt au profit du gouvernement. Je n'avais jamais vraiment apprécié le fait de vivre dans le pays possédant un des meilleur service de renseignement au monde, surtout si ce service en question s'intéressait à mon église en particulier. La présence de ce revolver dans mon dos le prouvait : la CIA avait réussi à infiltrer et détourner ma secte.

    Des rumeurs courraient sur des disparitions et des expériences bizarres au sein même du village et des plantations de seigle, mais je n'y avais jamais vraiment prêté attention ; j'aurais dû. Un complot, c'était un complot phénoménal. La CIA savait ce qui se préparait, ils savaient que j'avais pour projet de liquider tout le monde sans bavure si jamais l'affaire me pétait entre les mains, ils avaient alors l'occasion de faire leurs expériences médicales atroces sur mes fanatiques en toute tranquillité. Une fois celles-ci finies, il leur suffisait d'introduire quelques-uns des leurs dans la communauté pour crier au scandale et faire débouler ce trou du cul de Ryan. Ils savaient que je paniquerais et enclencherais le suicide collectif, effaçant toute trace de leurs magouilles.

    Je n'ose imaginer ce qu'ils ont manigancé et trafiqué sur mes fidèles, la simple idée de ces pauvres gens soumis à des expériences Auschwitziennes me donne envie de vomir... Qu'ai-je fait ?

    - Ne soit pas triste Jim...

    Ce salaud se pencha sur moi. Je restais prostré par terre, pleurant au son de mes fidèles se tordant de douleur dehors, rongé par le cyanure. Des coups de feu retentissait de temps à autre, témoignant de la mort des récalcitrants.

    - Tu n'imagines même pas ce à quoi tu as contribué.

    Un sourire de dément se dessina sur son visage.

    - Grâce à ta petite secte grotesque, tu auras réussi à engendrer une société bien plus grandiose. Un nouveau monde est en marche. Un monde où les foules obéiront sans broncher au pouvoir en place, un monde où règne l'ordre et la discipline. Tes fidèles nous ont été très utiles Jim... Tes plantations de seigle aussi d'ailleurs.
    - Je ne comprends pas, je ne comprends rien... Mais qu'avez-vous fait bordel ?
    - As-tu déjà entendu parler du projet MK-ULTRA ?
    - Jamais.
    - Eh bien, il s'agit d'un projet issu d'une association d'université et orchestré par la CIA, dont je fait partie. Ce projet vise principalement à manipuler mentalement les individus afin d'obtenir ce que l'on désire d'eux. Les objectifs sont multiples et variés, démence, docilité, lavage de cerveau, obéissance, etc. Seulement, lorsque le projet vit le jour dans les années 50, on se heurta bien vite à des problèmes d'éthique et de tests humains : on manquait cruellement de cobayes. C'est alors que ta secte a vu le jour. Nous étions déjà amis à ce moment et j'ai tout de suite compris le profit que mon agence pourrait tirer de toi. J'ai proposé l'idée et je suis instantanément monté en grade ; j'étais devenu le fer de lance du projet MK-ULTRA. Tout allait bien pour moi, tu étais facilement manipulable, les cobayes ne manquaient pas et tu fermais les yeux sur les plaintes que tu jugeais trop sporadiques pour être prises au sérieux. Mais par dessus tout, tu t'entêtais à planter toi même tes céréales, mais de façon tout à fait amatrice diront nous...

    Là, son visage changeât, il pris un air encore plus fou. C'est vrai, j'ai toujours cru en une société qui cultiverait elle même sa nourriture, afin d'en assurer la bonne qualité, et en effet, cela avait toujours été fait de façon très naturelle, sans contrôle chimique ou quoi que ce soit d'autre. Cela avait engendré quelque problèmes de rentabilité, mais rien de très grave, hormis pour le seigle. Cette céréale avait toujours été sujette à de nombreux problèmes, et pourtant on s'entêtait à la planter... Je me rappelle pourtant avoir demandé qu'on arrête de la cultiver. Je lançais un regard interrogateur à mon second, qui comprit ma question.

    - Eh oui, c'était nous pour le seigle ! Dis moi Jim, sais-tu ce qu'est l'ergot du seigle ? Non ? Eh bien, c'est très facile : il s'agit d'un petit champignon ascomycète qui parasite très souvent le seigle, encore plus souvent quand on lui donne un coup de main, dit-il avec un clin d'oeil. Il se trouve que ce fascinant champignon produit un alcaloïde nommé N,N-diéthyllysergamide, puissant psychotrope hallucinogène mieux connu en tant que LSD.

    Mes yeux s'écarquillèrent, que me chantait-il là ? Mes champs de seigle ne seraient en fait qu'une immense usine à LSD ? Mais pourquoi ? Il dût comprendre mes pensées car il continua :

    - Eh oui, c'est notre petit ingrédient secret : le LSD. A dose raisonnable, et utilisé à bon escient, il devient la clé de la réussite. De nombreux scientifiques se sont cassés la tête pendant des années pour comprendre comment l'utiliser correctement pour nos objectifs... Mais ils n'y sont jamais arrivés, et leurs recherches furent interrompues par le scandale qui éclata en '74 grâce aux salopards du "New York Times". Je suis seul à présent Jim... Mon agence m'a renié et coupé les vivres. Il a fallu que je trouve un moyen de m'auto financer et c'est encore là que tu intervient : 30 millions de dollars ! Il a suffit que je me baisse pour ramasser l'argent, surtout le jour où tu m'a confié la gestion de tes comptes.

    Et là, il leva son arme vers ma tête. Je compris que j'étais baisé. Je n'avais plus rien. Ce salaud avait détourné ma fortune pour se l'approprier, il avait probablement fait aboutir son projet de manipulation mentale et il avait mené mon église à sa perte ; dehors, le silence régnait. J'étais résigné, cet enfoiré allait me flinguer et se tirer pour faire Dieu sait quoi de mon fric et de son produit miracle.

    - Assied toi Jim, je n'ai pas fini, je veux que tu saisisse toute l'ampleur de ce à quoi tu as contribué.

    Je m'assis sans discuter sur ma chaise de bureau.

    - Vois-tu, je suis seul mais pas tant que ça, dehors m'attendent 166 de tes citoyens. Ils seront, avec moi, les fondateurs d'un projet que j'ai baptisé "La Firme"... J'ai beaucoup observé les fourmis ces derniers temps... Et j'ai compris où se situe le problème de notre société : le chaos ! C'est comme ça que mon plan s'est mit en place. Le plus dur est déjà fait : mettre au point un neuroprocesseur et un ingénieux système qui injectent mon dérivé du LSD directement dans le cerveau du citoyens afin d'avoir un contrôle mental total sur lui. Il suffit que celui-ci se branche à une borne spécialement étudiée pour gérer la dose de produit qu'il faut lui administrer (en microlitre) et pour gérer les instructions à lui donner via le neuroprocesseur... Génial non ?

    Je veux en finir avec ce cauchemard. Toute cette histoire me donne envie de vomir. Je lui dis alors la seule chose qu'il me passait à l'esprit :
    - Ta folie n'a d'égale que ta connerie, enfoiré de capitaliste de mes deux. Un jour, tu verra un trou du cul dans ton style te fera le même coup de pute que tu m'a fait... Et là, je reviendrai de l'au-delà pour te rire au nez.

    J'espérais que ça l'exciterait assez pour qu'il presse la détente... C'est ce qu'il fit après avoir affiché un sourire narquois. Mais ce n'est pas ma tête qu'il éclata en premier, mais bien mes couilles. La douleur me pétrifia littéralement, j'étais totalement incapable de penser à autre chose qu'à mon appareil reproducteur réduit en bouillie.

    - C'est en quelque sorte mon rituel personnel, je castre avant de tuer. Son visage pris une moue sadique terrifiante. 
    - Va te faire foutre, Charlie !
    - Avec plaisir.
    Il re-tira ; mais dans ma bouche cette fois. J'aurai tout raté.

     


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  • - Bon sang ! On est en train de le perdre !
    - Passez moi Charlie !
    - Charlie ? Ici Abélia !
    - Charlie à l'appareil, je t'écoute Abélia.
    - Nataniel nous aura bientôt semé ! Nous sommes trop lentes ! Il faut envoyer une autre équipe pour l'intercepter par le Nord !
    - Négatif, nous n'avons toujours pas la situation en main ici, il faut que vous teniez jusqu'à ce qu'on les ai repoussés.
    - Nous l'aurons perdu d'une seconde à l'autre ! La mission est compromise !
    - Démmerdez-vous comme vous voulez, mais il ne dois surtout pas s'éch...

    Il n'eut pas le temps de finir sa phrase, les com's furent coupées. Nataniel n'était déjà plus en vue, forcément... Les motojets étaient réputées pour leur vitesse inégalable... Le plus surprenant était qu'il sache encore la piloter après ce que Julia lui avait fait subir. J'étais étonnée aussi qu'il n'y ai personne pour couvrir sa fuite, après l'armée qui nous était tombée dessus au QG... Etrange.

    Et en effet, ce n'était pas normal car après un virage serré sur la droite, Lya, qui conduisait, s'effondra sur le volant après que notre pare brise ai volé en éclat. La voiture, lancée à du 100km/h grâce au pied de Lya bloqué sur l'accélérateur, ne tarda pas à aller s'emboutir sur le coin du mur juste en face de nous. Sous le choc, le capot se ratatina et la voiture fut compressée d'un bon mètre. Elga quand à elle passa à travers les restes du pare brise et alla s'éclater la tête sur le mur, abandonnant une partie de son cerveau aux briques noircies par la pollution. Je devais avoir les deux jambes cassées, écrasées par le choc contre le siège avant. J'eus à peine repris mes esprits qu'un vampire atterri à côté de ma portière, son arme à la main. La vitre était brisée, je n'eut aucune difficulté à comprendre ce qu'il articula à mon adresse :

    - Vous avez perdu, merci d'avoir joué.
    Il tira, ce fut immédiat et le noir suivit.

    ____________________________________________

    "Avez vous déjà observé ce qui se passe dehors ? Le comportement des gens ? Le sens dans lequel va leur vie ? La direction qu'ils empruntent ? S'il y a bien quelque chose qui m'a toujours choqué dans notre société, c'est le fait que tout est à sens unique. Du moins au niveau de l'individu. Mais aussi au niveau de la société. On ne sait marcher que dans un sens, se comporter que d'une seule façon à un instant donné et enfin vivre qu'en évoluant vers la mort.

    Certains scientifiques contemporains ont lancé une hypothèse assez intéressante à propos des fourmis. Voyez vous, si d'aucuns jugent que la société des fourmis (disons au niveau de la fourmilière) est si parfaite, c'est parce que tout les mouvements globaux engendrés par la société entière sont tous coordonnés pour avancer dans le même sens. Par exemple, si une éclaireuse signale une carcasse à deux mètres de la fourmilière, toutes les ouvrières vont marcher dans le même sens et travailler dans le même but : nourrir la société. Cela dit, d'autres ouvrières travaillent sur d'autres tâches : élevage des pucerons, entretient de la chambre royale, réfection du nid, recherche de matériaux de construction, etc. Mais on remarquera avec étonnement qu'aucune fourmis ne fait quelque chose de contraire à la tâche à laquelle elle est assignée, de plus, chaque ouvrière possède une tâche. Celles-ci étant accomplie par une maximum de fourmis en un minimum de temps ; et en parfaite coordination des efforts individuels pour ne donner qu'un effort collectif, bien plus important que l'effort individuel.

    Avant l'avènement de "La Firme", notre société était le contraire de la société fourmis. Certaines organisations indépendantes (car elle ne savait être dépendante de rien du tout) construisaient un building. D'autre organisations (terroristes ou non) le détruisaient. Des individus naissaient, d'autres les tuaient (souvenez vous de ce qu'étaient les assassins). Des pays se créaient une économie, au détriment de celle du pays voisin. Certains passaient leur vie à ne rien faire, profitant de l'argent de ceux qui travaillaient, favorisant l'insécurité dans les rues et ruinant l'économie globale. La liste peut encore être longue.

    C'est en observant les fourmis que "La Firme" a compris. Ce qui justifie son avènement aussi fulgurant qu'efficace, c'est le fait que cette toute puissance commerciale a compris qu'il fallait regrouper toutes ces organisations, leur donner un but commun, les dresser à travailler sans rechigner et les programmer uniquement pour le travail. C'est là qu'intervinrent les "Bornes d'informations" et les implants. Quiconque voulait être engagé dans cette immense société polyvalente (et ils étaient nombreux), devait se faire implanter un neuroprocesseur dans le cerveau, et relié au poignet, afin de pouvoir se connecter aux "Bornes d'informations". Ces bornes envoyaient en fait, directement dans le cerveau, un condensé de l'actualité mondiale, un aperçu exhaustif des nouveautés culturelles et un briefing sur la mission de l'individu connecté, le tout en quelque nanosecondes. Le concept fit rapidement fureur.

    Non seulement "La Firme" devint rapidement la plus grosse puissance économique mondiale, mais en plus elle créa le "territoire mondial", un pays unique qui regroupait tout les autres sous une même bannière : un globe terrestre sur fond blanc. "La Firme" est à présent la première (et seule) puissance économique mais également politique. Jamais le monde n'avait aussi bien tourné, une société de fourmis en somme.

    Personnellement je trouve le principe génial. Enfin, je l'aurais trouvé génial si je n'avais pas commencé à me poser certaines questions... Comment se fait-il que tout le monde ai accepté sans discuter d'avoir un implant dans le crâne ? Comment est-il possible que les grandes puissances politiques acceptent la prise de contrôle d'une entité qui n'avait rien de politique ? Et comment un cerveau aussi évolué que celui de l'humain accepte subitement de participer durablement à la croissance globale sans retomber dans la décadence qu'on lui connaissait ? Toutes ces questions me turlupinent.

    Cela fait un an aujourd'hui que je cherche à comprendre. J'en viens presque à croire que ces "Bornes d'information" ont littéralement lobotomisé mes contemporains. Pour ma part, j'évite soigneusement de m'y connecter à nouveau, je fait profil bas, je suis la mission qui m'était attribuée, c'est à dire réussir mes études de psycho-biologie et surtout j'évite de me vanter de cette indépendance. Je soupçonne également "La Firme" de posséder une face cachée, une face assez déplaisante à mon avis. Probablement une armée ou quelque chose de ce genre. Pour tout vous dire..."

    C'est là que mon écran devint noir. Seul un trait vert clignotant subsistait en haut à gauche. Je pestais contre la perte de ce que je venais d'écrire, n'osant pas réinitialiser mon PC de peur de perdre mon texte définitivement. Mais c'est là que l'inexplicable se produisit. Le trait écrivait ! J'avais été piraté ! Malgré tous les firewalls, anti-virus, protections et tout le bordel que j'avais à ma disposition, un pirate était entré ! Je n'avais pas le temps de râler d'avantage, le trait avait fini d'avancer. J'haussais un sourcil dubitativement. Ce qui figurait sur l'écran me remplissais autant de perplexité que de crainte. J'allais vers la fenêtre et c'est là que je le vis : un hélico fonçait droit sur mon immeuble et au loin les sirènes commencèrent à hurler. Je quittais la pièce en trombe, laissant ma bécane et tout mon matériel derrière moi. Sur l'écran scintillait encore le message : "Tu as 2 minutes pour DEGAGER !"

    ______________________________________________________

    L'alerte avait été donnée par le PC à une sale heure : l'heure du dîner. J'avais abandonné à regret mon steack-haché et mes frites au ketchup et enfilé mon imper' élimé. Alex avait été rétissante à l'idée que je parte bosser aussi subitement, une fois encore il avait fallu que je sois sévère avec elle, un jour il faudra que je la rosse comme il faut. Il fallait que j'y aille, c'était ma mission. Cette gamine ne comprendra jamais.

    Dehors la ville hurlait déjà après le terroriste, l'hallali était donné. Ma caisse m'attendait tranquillement de l'autre côté de la rue, comme toujours. Il ne fallu pas longtemps pour que la radio nous signale que le type en question s'était fait la malle, chose somme toute assez rare. Mais ça arrivait... De temps en temps. Je m'arrêtais à une borne pour recevoir les nouvelles instructions et, chance, c'était de rentrer chez moi, le terroriste s'était volatilisé. Oh je ne me faisait pas de soucis pour lui, tôt ou tard, on le retrouvera. On les retrouve toujours.

    Je me garais dans le garage cette fois, je savais qu'il n'y aurait plus d'urgence pour aujourd'hui. Il était 17h et la ville était calme en soirée. Elle l'est presque toujours depuis l'avènement de "La Firme". Les services de police ont disparu, sans fonction depuis la vague pacificatrice. "La Firme" n'avait gardé qu'une unité d'intervention d'urgence pour parer aux éventualités comme celle de cet après-midi. C'était mon job que de coincer les terroristes signalés par les services informatique du PC. On les appelait les hackers, ces truands du net, cherchant à percer les services informatiques de "La Firme". Tout le reste de l'ex pouvoir exécutif ayant été affecté à d'autres fonctions comme le travail agricole, la coordination, le management ou encore le travail ouvrier.

    Dix-huit étages, il faut une minute à cet ascenseur antédiluvien pour m'emmener au sommet de mon immeuble. C'est là que je repensais qu'il fallait que je file une solide correction à cette peste. Depuis qu'elle est sortie du berceau, cette gamine ne m'avait causé que des ennuis... Et maintenant elle se rebellait contre les principes fondamentaux de notre belle et florissante société.

    Sa mère avait insisté pour l'apeller Alexia, un prénom fantasque pour moi, un prénom qui la prédisposait déjà à la rébellion. Et puis sa mère est morte des suites du cancer qui la rongeait, cancer qui épargna malheureusement ma fille avant sa naissance. Rien que pour me calmer les nerfs, elle va déguster deux fois plus.

    Quand j'arrivais devant la porte de mon appartement mes mains frémissaient rien qu'à l'idée de cogner un bon coup sur son petit crâne blond, lui faire ravaler son arrogance et son insolence. Et quand la porte fut ouverte, je la vis. Elle était debout devant moi, très calme, ses yeux bleus électriques rivés dans les miens, elle était également nue, chose curieuse vu qu'elle refusait de se révéler de cette façon à mes yeux depuis ses quatre ans. Dans cette posture, je pu voir ses bleus et marques diverses laissées par mes corrections passées. L'autre chose encore plus curieuse était ce colt python magnum, mon colt, qu'elle braquait en direction de mon visage. Mon sang ne fit qu'un tour, je savais qu'elle n'aurait jamais pu trouver les balles pour charger l'arme.

    - Petite pute, tu vas voir ce que tu vas prendre.

    Et elle tira. Pas dans la tête mais bien dans mes couilles. Cette poufiasse m'éclata littéralement les parties.
    Je tombais à genoux devant elle, étreignant mon entre-jambe qui déversait un flot de sang chaud et saccadé.
    Elle s'approcha et parla.

    - Tu aurais dû voir l'expression de surprise, et maintenant de douleur, qui ont illuminés ton visage daddy.

    Elle marqua une pause, très calme.

    - Vois-tu, je ne juge pas très opportun de ta part de tabasser et violer régulièrement ta propre fille alors que celle-ci est une future valkyrie.

    Je lui fis comprendre par un regard que je ne saisissais pas.

    - Ce n'est pas grave, dans une minute, tu sera mort, plus besoin de rien comprendre. Mais mon ami Charlie ici présent va t'expliquer.

    Et un type parla depuis l'embrasure de la porte de la cuisine. Je n'eut pas la force de regarder dans sa direction, je ne pouvais plus que sentir mon sang se déverser et mon ouïe commencer à être troublée par un sourd battement.

    - Nous réquisitionnons votre fille monsieur Donloe, une surdouée insoumise ! Elle est promue à un brillant avenir. Du moins si elle se remet un jour de ce que vous lui avez fait subir. Quand à votre avenir personnel, il me semble incertain, je le crains. Alexia chérie, il va être temps d'y aller !

    Elle sourit pour la première fois depuis deux minutes et rappuya sur la gâchette. Je sentit mon crâne éclater et mon cerveau se faire réduire en bouillie. La mort me hâla de son bras décharner pour m'emmener au loin. Bon Dieu que je hais cette gosse.


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  • Le jour se lève enfin. J'entends les gémissements des moribonds sur l'autre rive. Le soleil les achèvera.

    Pourtant, cette fois, c'est différent... Ezekiel est là, enfin. Il se tient face à l'horizon, fier, son manteau flottant au vent. Ses longs cheveux blancs flottent eux aussi et prennent des reflets argentés sous le soleil. Ce soleil que nous n'avons plus pu contempler depuis si longtemps. Je regarde mes mains pleines de sang et les essuie sans me presser, c'est la dernière fois que j'aurais à faire ce geste, du moins je l'espère. Ezekiel retire ses lunettes noires et laisse les rayons lumineux baigner son visage.

    Par terre, l'herbe ondule sous la brise qui commence déjà à se réchauffer, j'ai l'impression de revivre. Nataniel surgit de derrière un arbre, accompagné de trois soldats humains, tous fumaient une cigarette en contemplant le lever de notre étoile. Notre bonne étoile.

    C'est là que je me suis souvenu de mon passé. Avant que la guerre n'éclate, j'étais encore étudiant, mon seul souci était les examens et j'étais encore avec Elle, avant qu'elle ne tombe, sous les coups de griffe. Suivirent les évènements que tout le monde connaît : la domination de "La Firme", leur prise de contrôle du subconscient de toute vie humaine par le biais de leurs "bornes d'information" et grâce à leurs "lycans". C'est leur barroud d'honneur que nous venons de réduire à néant. A présent, les portes sont grandes ouvertes, nous maîtrisons leur système informatique et leur bras armé. Nous, les gens de la nuit, les "vampires" sommes finalement vainqueurs.

    J'ignore ce qui nous attend une fois que nous aurons délivré la première grande ville, j'ai peur de tomber sur une armée de légumes, j'ai peur qu'il soit trop tard... Mais nous verrons. J'enlève moi aussi mes lunettes et m'allume une clope. Nataniel sourit :

    - Tu vois que tu y prends goût.

    On s'habitue à tout.

    __________________________________

    Incroyable ! C'est tout bonnement incroyable ! Ma chef de section me guide à travers les couloirs blancs du PC. Une des valkyrie surgit devant moi par une porte à droite, grande, mince, raide, fière et vêtue d'un tailleur sobre. L'une des pire machine à tuer de notre époque.

    Nous entrons dans une petite pièce dont le murs sont tapissés de placards métalliques gris, une cadenas pendant à chaque porte.

    - Voici le tiens ma belle ! Fais-en bon usage !

    Elle venait d'ouvrir un des placards au fond de la pièce en me considérant gravement.

    - Tu devrais venir me rejoindre à la salle de massage d'ici une demie heure, on prendra du bon temps...
    Elle me fit un large sourire accompagné d'un clin d'oeil. Je restais sans voix, sans savoir comment me comporter vis à vis d'elle.

    - Allez, tu verra ça te fera du bien, on est toutes un peu désorientées en arrivant ici. A dans une demie heure, okay ?

    Je lui fit un petit signe de tête gêné en guise d'approbation et elle tourna les talons pour aller faire son rapport. Dans le placard, il y avait mon uniforme, ou plutôt mes uniformes : un tailleur, le même que tout le monde ici, un équipement noir pour les missions de terrain et une tenue de plongée. J'enfilais le tailleur.

    Le PC était en fait une base de sous-marins désafectée. La Firme avait récupéré ce hangard pour y coordonner ses armes le plus meurtrières : les valkyries. Surentraînées, suréquipées et surchouchoutées, les valkyries étaient aussi redoutables que séduisantes. La base n'était dirigée que par des femmes et par... Charlie !

    - Entrez medemoiselles !

    Le bureau de Charlie n'était pas aussi sobre que tout le reste de la base que j'avais pu visiter : un bureau noir posté au milieu d'une pièce au ton pourpre, cette dernière richement meublée... On se serait cru dans le bureau de Tony Montana. Nous nous assîmes sur les sièges que nous présentait Charlie, face au bureau. Visiblement, Charlie avait souhaité me rencontrer avant que ma responsable fasse son rapport.

    - Sonnia, j'ai besoin de vos services.

    Ma chef de section haussa les sourcils en signe d'interrogation. Charlie se leva et se dirigea vers le minibar dans un coin de la pièce.

    - Comme vous le savez, La Firme souhaite que certaines informations restent euh... confidentielles. Dit-il en se versant un verre de scotch.
    Un rebelle, masqué sous le pseudonyme de Nataniel, est parvenu à pénétrer nos réseaux informatique de Sydney et y a découvert l'existence des "douze portes", un système de défense anti-piratage exceptionelement perfectionné. Il y a également découvert une des clés de ces portes. Ce terroriste doit être arrêté de toute urgence, interrogé et exécuté dans les plus brefs délais. Vous me suivez ?

    - Je suis sur vos talons. Répondis Sonnia avec un sourire complice. Combien ai-je de temps ?

    - Quarante-huit heure ma belle. Le haut commandement m'a ordonné de mettre ma meilleure section sur le coup, je vous fait confiance.

    - Je vous le rapporterai dans moins de temps qu'il ne faut pour le dire... sur un plateau d'argent, et vivant ! Dites moi juste où le localiser.

    Charlie parut gêné.

    - Eh bien, je dois vous avouer que je comptais un peu sur vous pour accomplir cette tâche. Il se trouve que l'individu en question a réussi à tromper nos services de renseignements et à se débarrasser de son implant, ce qui le rend inlocalisable. C'est pour ça que je vous ai fait venir Alexia.
    Il me lança un regard entendu et lourd de sous-entendus.

    - Je sais que vous êtes nouvelle ici et que vous devez être particulièrement intriguée par... les "largeurs" dont fait preuve La Firme à notre égard, mais j'ai aussi vu vos résultats d'aptitude et de compétences. Je pense que ça devrait être à votre portée.

    Cette fois, je me retrouvais dans mon élément.

    - Bien sûr monsieur, nous le trouverons, vous pouvez compter sur nous. Je me sentis immédiatement stupide de lui parler comme ça alors que tout le monde semblait si détendu. Il n'en sourit pas moins. Avant de se retourner vers Sonnia.

    - Vous aviez prévu d'aller à la salle de massage je crois ? Parfait ! Ca vous fera le plus grand bien, brieffez votre section sur la situation et accordez vous une heure de détente. Bonne journée mesdemoiselles, et que votre mission se déroule pour le mieux.

    Il nous sera la main vigoureusement et nous quittâmes son bureau à grand pas.

    La salle de massage était une pièce remplie de vapeur d'eau, il y faisait très chaud. On y entrait nues et on y était accueillies par des hommes beaux commes des dieux, nus eux aussi. Ils n'administraient pas que des massages. Et comme j'eut le plaisir de le découvrir ce jour là, l'orgasme n'était pas qu'un mythe.

    C'est là que je fit la connaissance de Julia. Elle était spécialiste en explosifs sur le terrain et experte et interrogatoires une fois rentrée au PC. Elle prenait aussi un malin plaisir à traîter nos "masseurs" comme des objets, ce qu'ils étaient à moitié. Nous avions parlé pendant toute l'heure de repos que Charlie nous avait alouée avant de commencer la mission.

    - N'oublie jamais ça ma jolie : ici, tu es la reine, tous tes souhaits peuvent se réaliser, tant que tu fera ton boulot sans cligner des yeux. Dehors, tu es toujours la reine, l'arme la plus destructrice de ce monde, tu es une libre penseuse armée et entraînée. Personne ne peut te manipuler ou te contrôler, tu es une valkyrie maintenant. Fait juste gaffe à ramener ton petit cul intact pour que ces messieurs puissent en prendre soin à nouveau.
    Et elle éclata de rire.

    Elle n'avait pas tort, les valkyries étaient ces esprits que La Firme n'avait pas réussi à manipuler et à briser, alors elle les avait engagé pour en faire son bras le plus polyvalent et le plus meurtrier. Seulement il semblerait que cette mince tranche de la population mondiale n'était constituée que de femmes, cela ne m'étonne qu'à moitié.

    Quarante six heure plus tard, les portes de l'ascensseur s'ouvrirent sur ma section, Nataniel gisant à nos pieds. Julia était là, elle faisait partie d'une autre section et était restée à la base. Elle était vêtue d'une veste longue en cuir, d'une combinaison en latex et portait des lunettes de soleil. Un des masseurs se tenait derrière elle, légèrement vêtu.

    - Allez mes jolies ! Voyez si vous pouvez faire quelque chose de ça ! Hurla t'elle à notre attention en poussant le masseur vers nous, ivre d'excitation à l'idée d'interroger notre prisonnier.

    J'essuyais le sang qui tachait mes mains, il avait fallu convaincre notre hôte de nous suivre sans histoire. Je savait qu'il faudrait encore répéter ce geste de nombreuse fois durant ma carrière de valkyrie, du moins je le supposais...


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  • Une fois n'est pas coutume, je vais poster un article qui a été écrit par quelqu'un d'autre que moi. Je souhaite surtout faire remarquer que Casper, l'auteur, est une fille ! Donc, pas question de machisme ici^^ Sinon, j'avais envie de vous faire partager un article qui m'a bien fait rire et dont je souhaite me souvenir pour plus tard [mais ça je sais pas encore pourquoi :))]
    Enjoy !

    Proposé par Casper-9219 le 21/01/2008 [Article chopé sur parano.be]

    La fille nulle au pieux, communément et inexactement qualifiée de frigide, n'est, et c'est bien malheureux, pas une espèce en voie de disparition (et cela vaut aussi pour son homologue masculin). Bien que fréquemment on accuse le garçon d'être responsable, il ne faut pas oublier les responsabilités féminines.

    Mais, la fille nulle au pieux, qui est-elle ?

    Il en existe plusieurs espèces :

    - D'abord, la docile, celle qui se fait sauter sans trop en avoir envie, sans être trop excitée. De sorte que durant l'acte elle ne pensera qu'à "j'en ai marre / je suis pas assez lubrifiée, j'ai mal / quand est-ce qu'il s'arrête ce con ?"
    Et plutôt que de penser au plaisir de son partenaire, sera plus occupée à simuler, façon Meg Ryan dans "Quand Harry rencontre Sally".

    - Ensuite, la pochtronnée, celle qui a trop bu et qui ne se rend même pas compte de ce qui lui passe dessus, ou à peine. Avec elle est fourni l'option "je me vomis dessus durant l'acte." Toujours très agréable.

    - La troisième espèce de FNP est la plus répandue, communément appelée étoile de mer, bien qu'il existe d'autres appellations, celle qui ne fait RIEN, elle ne bouge pas, ne lève pas le petit doigt (en l'occurence, le bassin serait plus utile). Elle ne remue pas du tout les hanches, n'a aucune initiative, bref, elle ou un cadavre (pardon, une poupée gonflable, pour ne pas dériver vers d'autres sujets), il n'y a aucune différence (quoique la poupée gonflable est plus facile à manier). D'où l'appelation "faire le coup de la viande froide". C'est une flemmarde, qui attend du garçon qu'il fasse tout le boulot, et après il faudrait encore que le pauvre la fasse jouir...
    Oh, remarquez, j'en connais certains que ça motive, ils font leur affaire et basta... Mais question sensation, ça limite tout de même considérablement; c'est ennuyeux !

    - Enfin la dernière espèce de FNP est celle qui "est-super-trop-méga-motivée" mais qui ne sait vraiment pas s'y prendre : la débutante motivée. Généralement la fille qui commence ou qui est tombé sur de mauvais coups avant ("viens là que j'te prenne / je fais mon affaire / ciao bye bye"). Avec elle, c'est davantage fou rire qu'orgasme garanti (parfois fou rire peut également être remplacé par hurlement de douleur). D'une part, la demoiselle ne sait pas se servir de l'engin de ces messieurs. Oh, elle connaît, en a déjà vu ou a lu pleins de conseils sur internet et dans les magazines féminins... Mais question usage, on repassera. Ce qui peut donner lieu à des "oups, désolée, fallait pas se relever à ce moment là ?" voire à "Zut, excuse, je t'ai envoyé telle partie de mon corps de façon violente dans tes parties... Dis donc, ça a l'air douloureux, ça.". Ou encore le très célèbre "Ah mince, les dents fallait pas ?"
    Avec elle, messieurs, il ne faut que de la patience, beaucoup de patience, de l'arnica et des protections (nan, pas des capotes, des protections comme aux rollers ou à la boxe, pas très glamour, mais ça peut vous sauver votre virilité).

    On peut également remarquer une catégorie cousine de celle-ci, la FNP lesbienne. Ou "ah, une fois que je t'ai trituré deux secondes le clitoris et la poitrine, je fais quoi vu que j'ai pas de pénis" ?

    Tes doigts, ma belle, tu te sers de tes doigts.

    [J'adore^^]


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  • L'information... Si précieuse et si banale à la fois. La débusquer, la mettre à jour et la retenir... Pour la diffuser à nouveau. Aussi stupide que cela puisse paraître, notre monde semble vouloir nous plonger dans une confusion totale en nous submergeant d'informations inutiles et superficielles. Publicités, télévision, internet, radio, rumeurs, médias. Tout y passe. Jamais l'information n'a été si abondante et si quelconque. Tout cela dans le but de maintenir la population dans l'ignorance et l'oisiveté.

    Le complot était bien monté : ils avaient le contrôle des principaux vecteurs rassemblant les masses : les médias, l'économie et la politique. Lorsque le plan se mit en route, l'histoire prit un virage subit, plongeant l'humanité dans le chaos. Tout s'effondra et fut reconstruit aussi vite, mais de manière détournée, de façon à avoir le monopole absolut. La Firme était née. Organisation obscure mais bien présente depuis le début des années 80, La Firme avait acquis au fil des ans le plus grand pouvoir jamais atteint : le contrôle total et incontournable de l'information.

    Il ne fallut pas longtemps pour que La Firme prenne possetion des esprits/opinions/pensées/âmes du peuple. Ce fut la naissance de l'homogénisation de la population touchée par un des trois vecteurs que contrôlait La Firme. Le reste de la population mondiale entra en guerre contre cette toute puissance qui tenait déjà la moitié du monde dans le creux de sa main.

    C'est de là que partit la Résistance. Mit au point par des ingénieurs et informaticiens Indiens, les implants cérébraux NET permirent d'avancer la première opposition sérieuse à La Firme. Reliant directement cerveau humain et cerveau cybernétique incarné dans un ordinateur, les implants NET plongent leur utilisateur, le hacker, dans l'ancien Internet ; principal mode de communication utilisé par La Firme pour coordonner ses actions. Le hacker apparaît alors sous sa forme "projetée" dans un univers tridimentionnel appellé "La toile". Cet univers peut être modifié par manipulation externe, comme une simple navigation dans l'Internet, mais il peut également être modifié grâce à la force mentale du Hacker, ce sera nécessaire pour pénétrer le monde de La Firme.

    Forteresse digitale, La Firme est avant tout une entité immatérielle contrôlée par quelques cerveaux pensant anonymes et richissimes. Pour la vaincre, il faut la détruire à sa base : dans sa représentation "projetée", sur la toile elle même. Pour y arriver, les hackers devront posséder les clés numériques et alphabétiques débloquant les entrées de la Tour d'Ivoire, nom donné à l'unité centrale de la forteresse.

    En dehors, c'est le calme plat : chacun vaque à ses occupations sans pourtant savoir pourquoi, tous contribuent ainsi sans le savoir au renforcement et l'enrrichissement de La Firme. Un monde gris et uniforme s'installe dans les villes Européennes, Américaines et Est-Asiatiques. Les jours se succèdent et se ressemblent, ne menant à rien d'autre que la mort. Dans cet enfer, aucune communication, aucune information autre que de la publicité et de la désinformation ne circulent. Tous sont convaincus que leur monde n'est pas "différents", qu'il est "vrai" et qu'on ne peut rien y faire.

    Aux frontières, la guerre fait rage et les peuples non informatisés se font massacrer, après 3 ans de guerre, La Firme a déjà provoqué le plus grand génocide jamais enregistré, en l'ignorance totale du peuple. En trois ans, la résistance a progressé elle aussi... Elle est maintenant capable de débloquer certains fichiers d'informations, les vendant aux puissances opposées à La Firme qui, elle mêmes corrompues, les rendent à la Firme en dénonçant les Hackers.

    2142, La Firme contrôle l'ensemble du globe. Elle est à présent connue et matérielle : elle se fait appeller NCI : Network Control Intelligence. Toute la population a maintenant un implant dans le crâne lui permettant de se brancher sur des bornes d'information, procurant au cerveau humain le stimuli minimum à son entretient vital. Chacun est libre de s'y connecter lorsqu'il le désir afin de visiter un des nombreux centre de sensation créé par la NCI. Ces centre digitaux sont l'équivalent de nos actuels parcs d'attraction : permettant à tous d'obtenir informations (superficielles et mensongères) et sensations. Cette digitalisation du ludique entraîna la disparition de la sensibilité du corps humain ainsi que du goût et de l'odorat. Et par conséquent, toute forme de sexualité disparut également... Les humains commencèrent à se reproduire par insémination artificielle.

    A partir de cette époque, l'Intelligence, en son terme de pensée individuelle, réflexion et apprentissage, n'est plus qu'un concept de machine et les seuls à la détenir sont les dirigeants de la NCI.

    Parallèlement, dans les villes fantômes laissées par le génocide, la vie repris.

    La résistance n'avait jamais été totalement anéantie... Elle avait incorporé le système mais était restée indépendante, pseudo-libre. Ses organisateurs avaient aussi des implants mais avaient gardés un minimum de lucidité grâce à leur entrées dans la base de donnée de la NCI. Là, ils découvrirent l'existence des villes fantômes, qu'ils décidèrent de coloniser afin de se rassembler et se battre.

    Mercenaires, réfugiés, organismes indépendants et armées y vivent à présent de manière autonome, à l'insu de la NCI. La protection de ces villes par les Hackers nous a permit de mettre sur pied le plus grand réseau informatique libre du monde depuis l'Internet. C'est ici, dans la cité 19.06.2166 (ainsi nommée le jour de sa colonisation) que j'évolue depuis vingt ans... Je suis le bras exécutant de Han, le plus grand des Hackers Anglais. Il est aussi mon père. La NCI ne tardera pas à découvrir notre existence et lâcher ses terribles SS à notre poursuite... Mais nous serons prêt. Nous défendrons notre droit au savoir, à l'intelligence et à la liberté. Les machines n'ont pas encore gagné.


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